De tout mon voyage, mon retour était ce qui me faisait le plus peur. Peur d'être blasé, de ne pas pouvoir apprécier l'Europe, peur de ne faire que survoler les derniers instants de cette immense aventure, de revenir à un rythme trop rapide et de sombrer dans le blues du retour, peur en somme de rater ce retour.
J'ai atterris à Londres avec ce mélange d'excitation et de doutes, avec mes souvenirs et l'espoir de rester fidèle à ce que je suis petit à petit devenu au fil des rencontres.
J'avais décidé de faire de se retour une sorte de suites d'étapes qui chacune, me permettraient de revoir autant mes amis de collège que ceux rencontrer au fil du voyage.
Ma première étape fut donc Londres où je retrouvais Antoine que je n'avais pas vu depuis 1an et demi et Max et Emily, un couple avec qui j'avais fait un bout de chemin en Chine. Le résultat fut beau, empreint d'émotions et de petites joies du quotidien. Apprécier une bière et un plat de pâtes en tentant de nous raconter nos deux présents avec Antoine et se souvenir déjà nostalgique des moments partagés avec Max et Emily.
Première leçon pour moi: il est possible de revenir, de changer de quotidien et garder le sourire, les rêves de voyages.
Puis Cardiff, ou je rendais visite à Maelle, amie de Genève partie étudier la bas.
Encore une fois c'est une réussite, je prends plaisir à reparler du temps d'avant les migrations de chacun.
Winchester, je pédale à présent aux côtés de Tim et Rebecca, amis de route qui m'accompagnent malgré les problèmes de Tim qui marche à peine souffrant d'un virus chinois encore non identifié par son médecin. La route est belle, difficile, coupant à travers champs vers la mer et Brighton où je repars seul pour rejoindre la Belgique.
Gand, ville belge étudiante, belle où tout se fait à vélo. Je m'y arrête pour revoir une amie rencontrée au Cambodge. Cette ville me plait tout de suite, moins touristique que Brugge elle dégage un atmosphère de bonne humeur en ce début de printemps.
Enfin Bruxelles, Samantha m'accueille chez elle pour quelques jours, de très bons moments où j'essaye de m'imprégner de l'ambiance de Bruxelles comme le ferait un étudiant, au diable les attractions touristiques, je passe une soirée à un concert afro-cubain, une dans un squat où les repas sont au prix libre.
Et j'écris ce blog dans mon café fétiche, le cercle des voyageurs entre une bière et une part de gâteau au chocolat.
Je suis prêt à rentrer.