Le train nous jette sur le quai de Lanzhou, deux nuits dans un wagon couchette chinois vous laissent éreinté. Comment se faire à ces distances inimaginables dévorées en quelques heures ? Nous ne nous rendons qu'à peine compte que nous venons de traverser le désert du Taklamakan. Lanzhou est la première vraie ville Chinoise que nous voyons et l'erreur nous a-t-on dit serait d'y passer la nuit, nous nous empressons donc de rallier la gare routière où un bus nous emmènera, en 3h , à Xiahe une ville Tibétaine (qui comporte maintenant plus que 50% de tibétains) abritant le monastère de Labrang, le plus grand en dehors de la province du Tibet, où vivent pas moins de 3000 moines. Le voyage se fait dans la peur, le conducteur roule comme un damné et, ironie du sort, passe Fast and Furious sur les écrans du bus...mais nous arrivons en un seul morceau alors qu'éclatent des cartons de pétards rituels dans l'unique rue de Xiahe. Mon rêve était d'aller au Tibet, on s'y croirait. Le monastère gigantesque peut être visité (bien que l'intérieur des temples ne puissent pas être photographiés) et nous entrons dans des décors pourpres et ocres où résonnent les mantras des centaines de moines et le grincement des moulins à prières. Nous entamons le pèlerinage qui fait le tour du monastère en 2h de marche avec Romain et Anais mes compagnons de route jusqu'à Chengdu (où nous retrouverons les vélos), le chemins est couvert de prières imprimées sur des petits papiers et des drapeaux de prières multicolores jalonnent le parcours. Paisibles nous continuerons la route demain à travers les villages tibétains pendant quelques jours.