De nombreux voyageurs définissent la Turquie comme leur coup de coeur, l'hospitalité, l'impression d'entrer petit à petit en orient et voir ce pays hors des sentiers touristiques...
Je comprends de mieux en mieux pourquoi. Chaque jour que je passe dans ce pays m'étonne, des nouvelles rencontres, des ambiances incroyables et l'impression d'avoir été projeté là malgré les milliers de kilomètres pour l'atteindre.
De cette Turquie pour l'instant, trois souvenirs se détachent des autres:
Je comprends de mieux en mieux pourquoi. Chaque jour que je passe dans ce pays m'étonne, des nouvelles rencontres, des ambiances incroyables et l'impression d'avoir été projeté là malgré les milliers de kilomètres pour l'atteindre.
De cette Turquie pour l'instant, trois souvenirs se détachent des autres:
L'arrivée à Istanbul
On croit être préparé après avoir fait des kilomètres de sortes d'autoroutes qui traverse tout droit les champs de la Turquie occidentale et puis on entre dans la banlieue d'Istanbul...
60km de barres d'immeubles, toutes pareilles, font de cette ville en expansion un véritable cauchemar routier... la route qui vous paraissait grande ce transforme en autoroute, les klaxons résonnent, des gens s'arrêtent pour acheter de l'eau ou des noix dans les embouteillages éternels, et la route, loin de suivre les reliefs, se contente de tracer en ligne droite le chemin vers l'Orient.
A vélo, c'est le chaos, slalomer est impossible, s'écarter de l'espace de sécurité factice que procure la bande blanche du côté de la route serait suicidaire. Alors on avance.
Ne pas s'arrêter surtout. Les turcs conduisent mal mais ils ont l'habitude... alors ne pas jouer l'imprévisible ou c'est le choc.
Ne pas accélérer non plus car forts de leurs voitures-tondeuses crachotantes et puantes ces fous du volants dépassent en faisant des queues de poissons au moindre espace.
Et puis tout à coup on s'échappe de cette autoroute, on grimpe un petit peu dans des ruelles où les cars de touristes grouillants se hissent péniblement, et les deux mosquées emblèmes de la ville se dressent devant vous. Hagia Sofia, la brute,vieille, masculine et la mosquée bleue toute en courbes offre leurs profils aux objectifs des milliers de passants qui déambulent sur la place.
"Sightseeing mister, Hello ! Halo ! ... Bonjour ! ..."
Aie ! cette fois c'est la bonne, il a remarqué mon léger tic à l'entente du français...
Pas de sightseeing ? On tente le kebap...non plus ? Pourtant il y a une magnifique terrasse et nous faisons les meilleurs kebap d'istanbul ! Non ? D'où venez vous ? (qu'importe la réponse) j'ai un très bon ami qui vit pas loin !
Assaillis, fatigués on prend une photo devant la mosquée répondant aux questions des coréens, indiens et autres cultures de la curiosité maladive et on se traîne à l'auberge ... L'Asie nous tend les bras.
60km de barres d'immeubles, toutes pareilles, font de cette ville en expansion un véritable cauchemar routier... la route qui vous paraissait grande ce transforme en autoroute, les klaxons résonnent, des gens s'arrêtent pour acheter de l'eau ou des noix dans les embouteillages éternels, et la route, loin de suivre les reliefs, se contente de tracer en ligne droite le chemin vers l'Orient.
A vélo, c'est le chaos, slalomer est impossible, s'écarter de l'espace de sécurité factice que procure la bande blanche du côté de la route serait suicidaire. Alors on avance.
Ne pas s'arrêter surtout. Les turcs conduisent mal mais ils ont l'habitude... alors ne pas jouer l'imprévisible ou c'est le choc.
Ne pas accélérer non plus car forts de leurs voitures-tondeuses crachotantes et puantes ces fous du volants dépassent en faisant des queues de poissons au moindre espace.
Et puis tout à coup on s'échappe de cette autoroute, on grimpe un petit peu dans des ruelles où les cars de touristes grouillants se hissent péniblement, et les deux mosquées emblèmes de la ville se dressent devant vous. Hagia Sofia, la brute,vieille, masculine et la mosquée bleue toute en courbes offre leurs profils aux objectifs des milliers de passants qui déambulent sur la place.
"Sightseeing mister, Hello ! Halo ! ... Bonjour ! ..."
Aie ! cette fois c'est la bonne, il a remarqué mon léger tic à l'entente du français...
Pas de sightseeing ? On tente le kebap...non plus ? Pourtant il y a une magnifique terrasse et nous faisons les meilleurs kebap d'istanbul ! Non ? D'où venez vous ? (qu'importe la réponse) j'ai un très bon ami qui vit pas loin !
Assaillis, fatigués on prend une photo devant la mosquée répondant aux questions des coréens, indiens et autres cultures de la curiosité maladive et on se traîne à l'auberge ... L'Asie nous tend les bras.
Les ambiances des ruelles de Malatya :
Istanbul et la Turquie de l'Ouest dépassée on entre dans une toute autre ambiance, plus de touristes, plus de bazars remplis d'occidentaux se battant pour échapper à un vendeur de tapis pour s'échouer sur les étales d'un habile commerçant ferrant la Lire Turque à grand renfort de thé à la pomme.
Les touristes, arrêtés (non sans raison) par le filet de la Cappadoce ne s'aventurent pas dans la zone Kurde jugée trop dangereuse.
Au pied des montagnes, territoire des bergers nous arrivons donc à Malatya.
Nous y passerons deux jours, tantôt dans le magasin d'Ahmet, tantôt dans les rues à flâner. Cherchant un lieu où se poser à l'abri de l'agitation nous entrons dans une galerie et tombons né à né avec la Turquie. Un vendeur de thé nous dépasse sonnant sa cloche et portant sur son dos le breuvage qui est autant bu que la bière en Allemagne.
Non loin un barbier s'affaire autours d'un client, jouant du coupe-coupe et des ciseaux, les gestes sont mécaniques, sûrs. Il fini sont travail et brûle à l'aide d'un briquet les poils dépassants des oreilles de l'homme occupé à téléphoner.
Marchant tranquillement parmi les buveurs de thés qui fument cigarettes sur cigarettes nous observons une partie de Backgammon, voilà qui me fait apprendre mes nombres et pratiquer un peu mon turc en répondant au questions classiques sur notre nationalité et sur notre itinéraire.
Les touristes, arrêtés (non sans raison) par le filet de la Cappadoce ne s'aventurent pas dans la zone Kurde jugée trop dangereuse.
Au pied des montagnes, territoire des bergers nous arrivons donc à Malatya.
Nous y passerons deux jours, tantôt dans le magasin d'Ahmet, tantôt dans les rues à flâner. Cherchant un lieu où se poser à l'abri de l'agitation nous entrons dans une galerie et tombons né à né avec la Turquie. Un vendeur de thé nous dépasse sonnant sa cloche et portant sur son dos le breuvage qui est autant bu que la bière en Allemagne.
Non loin un barbier s'affaire autours d'un client, jouant du coupe-coupe et des ciseaux, les gestes sont mécaniques, sûrs. Il fini sont travail et brûle à l'aide d'un briquet les poils dépassants des oreilles de l'homme occupé à téléphoner.
Marchant tranquillement parmi les buveurs de thés qui fument cigarettes sur cigarettes nous observons une partie de Backgammon, voilà qui me fait apprendre mes nombres et pratiquer un peu mon turc en répondant au questions classiques sur notre nationalité et sur notre itinéraire.
Le Kurdistan Turc :
Notre entrée au Kurdistan turc se fait brutalement. Nous avions prévu de faire un petit détour vers le Sud à partir de Malatya pour aller dans les montagnes et grimper le Nemrut Dagi au sommet duquel on peux observer de magnifiques statues antiques de dieux et déesses païens.
Nous descendons le premier des 3 cols que nous devons traverser et cherchons un endroit où planter la tente, il commence à faire nuit et nous sommes épuisés.
Nous peinons à trouver un endroit adéquat lorsqu'en face de nous arrive un homme d'une cinquantaine d'années et son fils d'une quinzaine d'année chevauchant un vieil âne dont le front est orné d'une pièce de métal.
Il nous aborde d'un air étonné - évidemment 3 vélos chargés sur une route qui ne fait que grimper et descendre pour mieux grimper de nouveau, le tout à l'approche de la nuit cela ne doit pas être courant - mais, alors que je m’apprête à répondre aux questions habituelles je remarque que je ne comprends quasiment plus rien. Je sors mon guide de conversation mais même une fois répétée, écrite, la question du berger reste incompréhensible et les mots sont inconnus de mon petit dictionnaire.
L'homme tourne mon petit livre dans tous les sens puis un homme passe en voiture et me traduis enfin les questions du berger...en turc. Je comprends mieux, il nous invite à dormir chez lui, il fait trop noir pour continuer, nous acceptons.
Il va rentrer par un chemin plus court mais non praticable a vélo, il nous fait comprendre que son fils "Ouares" va nous montrer le chemin par la piste.
Ni une ni deux ce dernier saute de l'âne et grimpe s'asseoir sur le cadre de mon vélo...Avec les 50kg du vélo + mes 60 kg et les 40kg que doit peser le gamin me voilà parti, conduisant tant bien que mal le camion qu'est devenu mon pauvre destrier.
Dans un grincement mon vélo s'arrête dans la cour de la maison du berger. Entre une vache et l'âne qui a été plus rapide que nous, je reprends tranquillement mon souffle...il commence à faire froid (nous sommes à 1500m) et l'âne ne semble pas vouloir me souffler dessus pour me réchauffer.
Merhat, le berger nous montre très fière les 10 vaches qu'il possède et les quelques poules et coqs qui dorment sous la maison dans une étable qui sert aussi de chauffage naturel. Invités à entrer la maîtresse de maison apparaît furtivement pour nous laver les mains avec le savon à la rose qui n'est utilisé qu'au moment de l'arrivée et du départ puis elle disparaît immédiatement dans la cuisine pour préparer thé et nourriture. Pendant ce temps nous nous asseyons sur les tapis confectionnés par les mains de cette femme dont nous n'avons qu'entraperçu le regard.
Nous utilisons le dictionnaire pour parler un peu et répondre aux questions, parfois le kurde semble se rapprocher du turc et l'on arrive à se comprendre et petit à petit Merhat accepte de parler un petit peu de turc. Peut être est-ce un problème d'honneur ou peut-être ne parle-il que peu cette langue mais nous finissons par nous comprendre.
Dans cette salle qui sert pour manger, accueillir les invités et regarder la télévision et les clips affreux des chanteurs de la pop turque à la mode, nous apprivoisons petit à petit les coutumes de chacun.
Chaque question que nous posons à la maîtresse de maison ou Ouares doit attendre l'assentiment du mari et père pour obtenir une réponse parfois même ce dernier répond à la question. Cela ne semble pas être une misogynie quelconque mais plutôt une coutume locale qui disparaît au fur et à mesure que nous apprenons de l'autre.
La meilleure des récompense durant ces moments est le rire vrai lorsque la barrière de la langue à laissé juste assez de place à mon turc vacillant pour placer une blague, une mimique un mime qui transforme le devoir d'hospitalité en réel échange.
La femme que nous n'avions alors vu que la tête baissée redresse la tête, elle croise nos regards et nous sourit maintenant librement. Elle est très belle. Les femmes kurdes en général sont très belles et leurs sourires lorsqu'ils sont accordés ne laissent personne indifférent.
Par chance ils comprennent ce turc qu'ils n'utilisent que par convention mais il me faut maintenant apprendre quelques mots de kurde car le simple fait de faire la différence entre kurde et turc, marquant que nous avons compris que nos pas nous ont fait franchir une frontière invisible, est la meilleure des façon d'entrer en contact avec ce monde que j'aurais voulu découvrir mieux.
Nous descendons le premier des 3 cols que nous devons traverser et cherchons un endroit où planter la tente, il commence à faire nuit et nous sommes épuisés.
Nous peinons à trouver un endroit adéquat lorsqu'en face de nous arrive un homme d'une cinquantaine d'années et son fils d'une quinzaine d'année chevauchant un vieil âne dont le front est orné d'une pièce de métal.
Il nous aborde d'un air étonné - évidemment 3 vélos chargés sur une route qui ne fait que grimper et descendre pour mieux grimper de nouveau, le tout à l'approche de la nuit cela ne doit pas être courant - mais, alors que je m’apprête à répondre aux questions habituelles je remarque que je ne comprends quasiment plus rien. Je sors mon guide de conversation mais même une fois répétée, écrite, la question du berger reste incompréhensible et les mots sont inconnus de mon petit dictionnaire.
L'homme tourne mon petit livre dans tous les sens puis un homme passe en voiture et me traduis enfin les questions du berger...en turc. Je comprends mieux, il nous invite à dormir chez lui, il fait trop noir pour continuer, nous acceptons.
Il va rentrer par un chemin plus court mais non praticable a vélo, il nous fait comprendre que son fils "Ouares" va nous montrer le chemin par la piste.
Ni une ni deux ce dernier saute de l'âne et grimpe s'asseoir sur le cadre de mon vélo...Avec les 50kg du vélo + mes 60 kg et les 40kg que doit peser le gamin me voilà parti, conduisant tant bien que mal le camion qu'est devenu mon pauvre destrier.
Dans un grincement mon vélo s'arrête dans la cour de la maison du berger. Entre une vache et l'âne qui a été plus rapide que nous, je reprends tranquillement mon souffle...il commence à faire froid (nous sommes à 1500m) et l'âne ne semble pas vouloir me souffler dessus pour me réchauffer.
Merhat, le berger nous montre très fière les 10 vaches qu'il possède et les quelques poules et coqs qui dorment sous la maison dans une étable qui sert aussi de chauffage naturel. Invités à entrer la maîtresse de maison apparaît furtivement pour nous laver les mains avec le savon à la rose qui n'est utilisé qu'au moment de l'arrivée et du départ puis elle disparaît immédiatement dans la cuisine pour préparer thé et nourriture. Pendant ce temps nous nous asseyons sur les tapis confectionnés par les mains de cette femme dont nous n'avons qu'entraperçu le regard.
Nous utilisons le dictionnaire pour parler un peu et répondre aux questions, parfois le kurde semble se rapprocher du turc et l'on arrive à se comprendre et petit à petit Merhat accepte de parler un petit peu de turc. Peut être est-ce un problème d'honneur ou peut-être ne parle-il que peu cette langue mais nous finissons par nous comprendre.
Dans cette salle qui sert pour manger, accueillir les invités et regarder la télévision et les clips affreux des chanteurs de la pop turque à la mode, nous apprivoisons petit à petit les coutumes de chacun.
Chaque question que nous posons à la maîtresse de maison ou Ouares doit attendre l'assentiment du mari et père pour obtenir une réponse parfois même ce dernier répond à la question. Cela ne semble pas être une misogynie quelconque mais plutôt une coutume locale qui disparaît au fur et à mesure que nous apprenons de l'autre.
La meilleure des récompense durant ces moments est le rire vrai lorsque la barrière de la langue à laissé juste assez de place à mon turc vacillant pour placer une blague, une mimique un mime qui transforme le devoir d'hospitalité en réel échange.
La femme que nous n'avions alors vu que la tête baissée redresse la tête, elle croise nos regards et nous sourit maintenant librement. Elle est très belle. Les femmes kurdes en général sont très belles et leurs sourires lorsqu'ils sont accordés ne laissent personne indifférent.
Par chance ils comprennent ce turc qu'ils n'utilisent que par convention mais il me faut maintenant apprendre quelques mots de kurde car le simple fait de faire la différence entre kurde et turc, marquant que nous avons compris que nos pas nous ont fait franchir une frontière invisible, est la meilleure des façon d'entrer en contact avec ce monde que j'aurais voulu découvrir mieux.